« Si des êtres humains meurent de la rue, dans nos villes, à l’âge de 48 ans, c’est qu’il y a un problème… » (parole d’une réunion)
Objectifs
- Avoir connaissance des décès de personnes ayant vécu à la rue pour pouvoir en faire part à leurs proches
- Améliorer les conditions dans lesquelles personnes qui ont vécu dans la rue sont traitées après leur décès
- Assurer une présence aux obsèques de personnes ayant connu la rue, même si aucun proche n’a été retrouvé
- Promouvoir la participation des (ex-)habitants de la rue à la totalité des activités
- Travailler autour de la commémoration / mémoire de la personne
- Impliquer et soutenir les familles, les amis, le secteur psychomédico-social de la Région Bruxelloise
- Témoigner des difficultés auxquelles les habitants de la rue sont confrontés
- Recueillir et partager des informations correctes
Activités
- Faire part des décès des (ex-)habitants de la rue en Région Bruxelloise aux personnes et organisations concernées
- Soutien aux proches et au réseau dans l’organisation des cérémonies d’adieu individuel pour les (ex-) habitants de la rue en Région Bruxelloise
- Organisation des réunions mensuelles, ouvertes à tout le monde. C’est un moment de rencontre, d’échange et de réflexion qui permet à construire collectivement le projet.
- Organisation d’une visite collective au cimetière de Bruxelles et d’autres cimetières de la Région Bruxelloise début novembre.
- Accompagnement de visites au cimetière tout au long de l’année
- Organisation d’une cérémonie annuelle pour commémorer et rendre hommage à tous les morts de la rue, décédés au cours de l’année écoulée
- Recueil d’informations quantitatives et qualitatives, établir des statistiques et un rapport de fin d’année, informer le secteur psycho-médico-social Bruxelloise, informer la société au sens large via les médias, contrer certaines idées reçues et préjugés (comme l’idée répandue selon laquelle les personnes qui vivent en rue meurent surtout en hiver).
Concrètement
- Le Collectif des Morts de la Rue s’est constitué pour être un relai au moment des décès, ou des enterrements, tant auprès des habitants de la rue, des familles, des proches que du secteur psychomédico-social de la région bruxelloise.
- Nous cherchons à avoir connaissance des décès de personnes ayant vécu à la rue et de partager ces informations avec notre réseau, en mobilisant notre réseau , les différents services communaux, ou de police, compétents en la matière,..
- Quand nous arrivons à obtenir l’identité de la personne qui est décédée, nous cherchons à impliquer et soutenir les habitants de la rue, les familles, le secteur psychomédico-social (dans les démarches qu’ils sont en droit d’effectuer, dans le travail de deuil, en les mettant en lien avec ceux qui ont connu la personne décédée, en les invitant à prendre la parole aux cérémonies d’hommage,..).
- Nous essayons d’assurer une présence aux obsèques de personnes ayant connu la rue, même si aucun proche n’a été retrouvé, et de travailler ainsi à une commémoration / mémoire de la personne la plus digne possible (recueil de témoignages et photos éventuelles, rédiger un faire-part, choisir de la musique, choisir des fleurs, des bougies ou d’autres symboles, avec une attention particulière pour les convictions de vie du défunt, …). Nous impliquons et soutenons les (ex-)habitants de la rue lors de tous ces moments.
Nous demandons au minimum :
- Que chaque défunt puisse être accompagné par ceux qui l’ont connu
- Que l’information soit communiquée à temps ; que les proches puissent avoir le choix de l’horaire ; que ces horaires soient respectés.
- Qu’il soit possible de personnaliser l’hommage, de passer par un lieu de culte, selon les convictions de la personne.
- Que l’emplacement au cimetière soit identifié par une plaque au nom du défunt, et soit correctement entretenu pendant le temps de la concession
Sensibilisation
A cet égard, il nous semble important de sensibiliser l’opinion lors de cérémonies collectives et publiques. Ces moments, qui se déroulent dans l’espace public et au cimetière, sont une façon d’affirmer que ces morts ne sont pas des faits isolés, mais concernent des choix de société.
Nous tenons donc à témoigner des difficultés auxquelles les habitants de la rue sont confrontés, et d’informer le plus largement possible le secteur psycho-médico-social, les pouvoir politiques et la société au sens large des données que nous accumulons sur la mortalité des habitants de la rue à Bruxelles.